Villentrois 2013 France (Indre)

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Une histoire un peu floue pour un gros morceau, la masse de calcaire jaunasse sali, s’assoit sur les quelques petites maisons d’un hameau au faubourg de Villentrois. Désertification planante, au début du XXe siècle, le village comptait plus de 1200 habitants, pour à peine 620 aujourd’hui. Une guerre, un exode rural, au XIXe le propriétaire du château anticipait le mouvement en démontant les boiseries et les structures pour les recycler. Philippe de Commynes à dû se retourner dans sa tombe, lui qui s’était ruiné en se faisant financer par la couronne pour rebâtir sa forteresse. Epoux d’Hélène de Chambes, ils héritent de l’Argenton, auquel Villentrois appartient, conseiller de Louis XI, ce dernier lui remet une belle somme d’Ecus afin qu’il s’établisse dignement et confortablement. Le vieux château du XIe se modernise pour devenir ce qu’il subsiste toujours. De beaux restes. La vie de Commynes se confond dans celle d’un homme de pouvoir qui s’accorde selon les tendances, avec certainement une bonne dose d’opportunisme ! Chambellan de Charles Le Téméraire, il passe à l’ennemi en 1473 flatté par la rouerie du roi, il en devient le proche conseiller, à sa mort en 1483 il tente la prolongation avec le dauphin Charles VII. L’inimitié du père envers le fils lui porte plutôt préjudice, non content d’être en disgrâce il doit justifier les sommes reçues pour la restauration de son château. La première construction date de Foulque Nerra, la légende lui attribue un grand nombre de forteresses à l’ouest, normal pour un comte d’Anjou. Ici nous nous trouvons à l’extrême Est de sa circonscription. Spécialiste du donjon monolithique à contreforts plats, ici rien ne permet de l’affirmer, j’ai déjà évoqué le gaillard dans mes articles sur Broue, Montbazon et Loches. De Commynes aurait-il tout rasé ? Difficile interprétation, le site privé, enserré d’habitations, fermé à la visite ne se laisse pas approcher, hormis au sud. La position s’accoutume d’une grande banalité, un vague bout de côte surplombe une vallée traversante, peut être celle qui accueillait la voie Gallo-romaine majeure traçant est/ouest vers Poitiers. La construction en impose, encadrée par ses grosses tours bien flanquantes et ses hautes courtines percées de grandes ouvertures, sans archères ni bouches à feu, à l’évidence il s’agit plus d’en imposer à ceux du dessous. La plupart des manuels scolaires associent la fin des châteaux fort au règne de Louis XI, la mutation s’effectue doucement, Villentrois le démontre. La conservation de l’ensemble se porte assez bien. La partie Nord vers la côte, recouverte de végétation, flatte un peu moins, peu visible elle s’enfonce dans le bois. Le plan ressemble à un quadrilatère, sur les façades peu de modénatures, hormis une belle bretèche qui doit surmonter l’accès principal. D’autres descriptions plus documentées existent sur le web, je vous épargne ma paraphrase. L’application de cartographie offerte par Google, ne permet pas de discerner précisément l’état de la courtine nord, mais de s’assurer que la demeure dans le parc jouit bien d’une grande piscine ! A l’extérieur, les modestes maisons environnantes crunchent les vestiges d’une première enceinte, des tours semblent digérées depuis longtemps par l’urbanisation « démesurée » du hameau… Au début du XXe siècle l’enceinte devait être plus perceptible car deux portes se tenaient encore, elles auraient été démolies vers 1920. Des photos montrent l’un des édifices supportant un hourd avec une belle ouverture en ogive. Il en faudrait peu pour retrouver des hautes toitures pointant sur chaque tour, grises scintillantes, un château parfait du val de Loire. R.C.

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