Cathares

Miglos 1995 France (Ariège)

Publié par ruine sur avril 25, 2008

Chateau de Miglos Ariège

Un château perdu dans une vallée un peu à l’écart des grandes routes. A partir de Vicdessos remonter le fond du vallon vers Capoulet, direction Arquizat, après le site est bien visible, à présent il y a un parking et ça doit être fléché. Les ruines sont perchées sur un rocher calcaire à 750 m. J’ai appris que le château faisait l’objet d’une campagne de “cristallisation”, un entretien qui mettra les murs hors-gel, évidemment le site est plus propre, le donjon et son enceinte sont parfaitement dégagés. Lors de ma visite, les murs émergeaient d’un maquis de broussailles inextricables, difficile de pénétrer, au moins nous étions seuls, il faisait chaud, point de parking, et encore moins de grillage, aventure et belle époque.
Sur son promontoire à flanc de colline, il avait une belle allure, dans une brume de soleil, dressés au-dessus des arbustes, les chicots de muraille bleutés auguraient des restes prometteurs. La pauvre construction en galets et autres blocs mal taillés était même recouverte d’un enduit, les murs ne me semblent pas très épais et résistent difficilement au mauvais temps.
La ruine est entamée au début du XVIIIe. Un premier mur ceinturait le couronnement, la construction formait un quadrilatère dont il ne subsiste plus que la partie Nord, dominée par le donjon, à l’extrémité Ouest une tour carrée avec d’impressionnants merlons est toujours debout. Entre les deux, des restes de murs attestent d’un logis sur plusieurs niveaux, pas de détails architecturaux spectaculaires, hormis une petite baie trilobée dans le mur Ouest du donjon.
La première citation du château date de 1160, il semble que la famille de Miglos ait vaguement trempé dans le catharisme, ils auraient hébergé des parfaits, ce qui leur aurait coûté leur terre au début du XIVe. Le bâtiment est restauré en 1320, les ruines actuelles datent de cette époque, en 1792 un incendie parachève le délitement orchestré depuis longtemps déjà. Il change encore de mains au début du XIXe, vendu sur un lot de terrains, bon pour la carrière. R.C.

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Puilaurens 1998 France (Aude)

Publié par ruine sur avril 25, 2008

Château de Puilaurens Corbières

A quatre reprises, j’y suis monté là-haut sur le piton. Un peu à l’écart de la route principale dans la vallée, il apparaît soudain en retrait, haut perché, dans l’ouverture de la petite vallée du Pech de Carabatets. Tu montes à Puilaurens tranquillement, une petite route de montagne qui prend à droite à Lapradelle sur la D17 et t’emmène sur un terre-plein en cul-de-sac. Le dernier kilomètre tu le gravis à pied, avec un escalier en chicanes dans une faille juste en dessous de la porte. Bien souvent, j’ai été seul à faire le tour de l’enceinte sur le chemin de rondes avec ses créneaux d’époque. Unique visiteur à contempler les bâtiments tassés à l’arrière de la basse-cour, face à la montagne, toujours monter descendre me projeter sur l’à-pic, souvent avec le vent, puis un petit tour dans les salles souterraines couvertes de leurs belles croisées d’ogive du XIIIe. La basse-cour s’étendait au pied du donjon, verte, dénivellée, recouvrant des tas de pierres tombées depuis quelques siècles.
Depuis 1217, date de sa première mention, Puilaurens n’a cessé de voir ses fortifications s’améliorer jusqu’au XVIIe. A l’écart de l’épopée cathare, il aura presque toujours fait partie de la couronne de France, le site est abandonné pendant la révolution. Sa position vertigineuse et son accès difficile dissuadèrent, pendant longtemps, les carriers et autres paysans d’y prélever leur fortune. Les deux portes d’accès sont munies d’assommoirs et de souricières. Dans la cour, des galeries souterraines mèneraient à un moineau (m’en rappelle pas…), remarquable également, la somptueuse évacuation des latrines avec ses bouches à plan incliné dans l’épaisseur de la courtine, elles s’ouvrent sur un escarpement de plus de 100 m. Le château occupe toute la surface de l’éperon, autour ce n’est que précipices et ambiance minérale.
Avant c’était gratuit, puis le petit terre-plein s’est mué en parking, avec l’appui du Conseil général une billetterie d’une architecture vernaculaire signifiante d’un certain catharisme, et ultra contemporaine, voire “brutaliste”, est sortie de terre. Alors aujourd’hui, pour être au calme là-haut vas-y après 19 h, c’est toujours ouvert. R.C.

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Arques 1995 France (Aude)

Publié par ruine sur avril 12, 2008

Donjon d\'Arques

Le donjon au 110 meurtrières ! Près de Couiza, à 15 km plein Est sur la D613, tu ne peux pas le manquer, il est au bord de la route et il y a un parking. Quand j’y passais, “il n’y avait pas foule”, à l’intérieur de l’enceinte j’ai le vague souvenir d’un camelot qui vendait des spécialités régionales… Charmant petit donjon de la fin du XIIIe, 12 m de côté sur 24 de haut, quatre niveaux et quatre tourelles d’angles qui lui confèrent une belle silhouette. Symétrie parfaite, aucun ajout, bel appareil lisse puis à bossage, tout atteste l’unité de temps et d’action.
Performance pour la France, l’ouvrage est parvenu intact après 700 ans… Il y avait une enceinte mais il n’en subsiste que la façade sur route. Les logis et bâtiments exploitation étaient adossés à cette courtine dont le coin Sud-Ouest, en ruine, prouve un ensemble d’importance. Dans la tour, les deux premiers niveaux sont voûtés, au rez-de-chaussée, quatre arcs en croisée d’ogive convergent sur une clé en anneau qui procurait un accès depuis la salle principale au premier étage. Considérant cet orifice et le repos des quatre élégantes tourelles d’angle en encorbellement sur des jambes de force, à partir du second niveau, inclinent certains à imaginer que la construction pouvait être talutée. Reconnaissons que la disposition haute, certes des tourelles, étonne, pourquoi une telle particularité architecturale ? Petit plus défensif, entre les contreforts sont aménagés des évidements pour un tir vertical, mais  à quoi servait le ressaut à la base de la tourelle ? Même Henri-Paul n’apporte pas de
solution… Arques s’inscrit sur une ligne défensive, celle de Couiza, Coustaussa et Termes, en retrait de la barrière des forts de montagne qui s’étend de Quéribus à Carcassonne.
La faiblesse de sa position stratégique et son implantation dans une vallée, enfin son appartenance à la famille de Joyeuse jusqu’à la révolution, l’ont-elles mis à l’abri de toute ordonnance de démolition ? Toutefois, il a fait l’objet d’une solide restauration. R. C.

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Quillan 1998 France (Aude)

Publié par ruine sur avril 12, 2008

Chateau de Quillan

“Petite ville riante nichée au fond d’une cuvette dans la vallée de l’Aude, Quillan s’enorgueillit d’un beau château perché sur une éminence surplombant les toits de tuiles orange.” Sémillant commentaire que n’aurait pas renié l’animateur du Jeu des 1 000 francs.
Une enceinte quadrangulaire de plus de 30m de côté avec des échauguettes à chaque angle. Autant dire que le tour est vite fait, quelques archères, une poterne fermée par une grille, l’entrée est impossible. la coquille est vide, à peine quelques fondements, du côté Nord les restes d’une grande salle. A l’origine les murs s’élevaient à 13m et 26 pour le donjon tour porche. Tout est tombé en 1793, suivant le démantèlement de 1735. Selon des érudits locaux, l’histoire de la butte débute à la fin du VIIIe avec les wisigoths et une forteresse en bois, au XIIe le lieu fortifié est signalé, un siècle après Simon de Montfort s’en empare. Construction du château actuel mi-treizième et remaniement au XIVe, les pierres à bossage et les échauguettes en témoignent . Vicissitudes de l’époque, pestes, famines, guerres de religions cathares ou calvinistes, ces dernières auront la peau du site en 1575, tout brûle. Avec la paix des Pyrénées il devient inutile, fin XVIIIe l’affaire est entendue. Le site ne mérite pas un vrai détour, en 15 mn la visite est faite, heureusement tu peux stationner ta voiture aux pieds de l’enceinte, la région déborde ou regorge de curiosités, avant ou après Quillan. De Quéribus à Miglos en passant par Montségur ou Renne-le-château. R. C.

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Termes 1998 France (Aude)

Publié par ruine sur avril 12, 2008

Chateau de Termes

Le Termenès est une petite région boisée très verte avec des points culminants à 1000 m, un havre de fraîcheur dans la sécheresse des Corbières. La fondation du château serait de la fin du XIIe, il couronne une éminence, bordée de ravins profonds.
En bas, il y a le village avec la Sou qui le partage, il faut emprunter un petit pont de pierre prendre à droite puis marcher un peu. Ils ont installé un micro musée et surtout un guichet dans l’une des dernières maisons sur le chemin qui monte au site. Ma première visite remonte à 1982, j’étais seul. Cette fois il n’y a pas plus de clients et le visitor center est fermé. Nous prenons un verre à la buvette de l’autre côté du pont en imaginant un bizness model pour la rentabilité du guichet. Inutile de s’interroger si les 4 billets journaliers vendus couvre le salaire mirobolant de la guichetière. Pas d’évolution en 16 ans, il y a toujours autant de ronce et de caillasses en tas là-haut. Une nouvelle signalétique fait exception, elle renseigne le touriste sur l’attribution des bâtiments : chapelle, citerne, poterne Nord-Ouest, courtine Nord, latrines… A Termes il ne reste pas beaucoup de choses de l’imposant château à la silhouette formidable.
Le site a été abandonné au XVIIe et surtout démoli, hormis les murs d’enceinte accrochés aux pentes, il ne reste rien, c’est un peu frustrant. Une baie cruciforme, et un contrefort d’angle supportant un mâchicoulis voilà les deux derniers éléments qui attestent d’une certaine qualité de fabrication. La visite de Termes ne vaut que si vous connaissez l’histoire du siège de 1210. Durant 5 mois, ça va vraiment chauffer sur les versants et les collines avoisinantes. Simon de Montfort mandaté par Louis IX (le bon Saint Louis) pour exterminer les cathares, s’installe avec une armée de mercenaires en face du site. Dans la place, des familles cathares sous la protection de Raymond de Termes, un vieux bouc opiniâtre et valeureux. En pleine montagne isolée, de juillet à fin novembre en ce début de XIIIe, il y aura successivement : des machines de guerres, des travaux de sapes, les sorties hardies des assiégés, la débandade des mercenaires pas payés, un soleil qui tape dure, des citernes à sec, un début de reddition, une pluie providentielle, une dysenterie, un hiver précoce, enfin la fuite des assiégés par un chemin secret à la barbe des troupes catholiques, la capture de Raymond de Termes et sa fin dans une prison. Selon Henri Paul tout se serait terminé dans la nuit du 22 au 23 novembre 1210. Je me suis promis d’aller à Termes un soir de 22 novembre. 

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Montaillou 1995 France (Ariège)

Publié par ruine sur avril 12, 2008

château de Montaillou

Les habitants d’ici doivent une fière chandelle à Emmanuel Le Roy Ladurie. Sans lui, qui se préoccuperait aujourd’hui d’un patelin à 1200 m sur un plateau venteux avec des moignons de tour sur un tertre herbeux. Il faut avoir lu “Montaillou village occitan” pour se rendre là-haut. Je ne l’imaginais pas en village de montagne, avec ses maisons basses enduites de gris et couvertes de bac acier. Il doit faire froid pendant l’hiver. Lorsque Jacques Fournier, évêque de Pamiers, débarque à Montaillou, il interrogera toutes les familles, mais ne cite pas le château qui venait d’être reconstruit, en revanche il consigne les frasques de la châtelaine, veuve, avec le curé. Le moyen âge est une période de liberté des mœurs, la vie est courte, urgence de vivre, mélange des genres et des classes, cette première renaissance permet bien des libertés.
Propriété des sires d’Alion, le château est mentionné au XIIe, détruit pendant la croisade, les trois murs restants aujourd’hui datent du XIIIe. La ruine serait de 1756 quand le site est la proie des flammes. Bernard d’Alion illustre bien la période trouble de la croisade contre les hérétiques, tour à tour sympathisant cathare et inféodé à Simon de Montfort, il perd ses terres au profit du comte de Foix, opposé aux Croisés. En épousant la frangine de Roger Bernard II de Foix il se réconcilie avec les cathares. Après la chute de Montségur il abrite des hérétiques, ce fait chevaleresque lui amène bien des soucis, emprisonné, condamné par le tribunal inquisitorial, finalement il est brûlé vif en 1257 à Perpignan. Dernier épisode, en 1308, Montaillou reconnu foyer d’hérétiques, est investi par les forces de l’inquisition, tous les adultes du patelin sont raflés et emprisonnés, c’est à ce moment qu’ils seront interrogés par Fournier le futur pape Benoît XII.
Trouver montaillou : passe à Ax-les-hermes, après prend la D613 vers la Chioula, puis à Prades la D105 vers la droite te mènera au spot. R.C.

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Lagarde 1995-98 France (Ariège)

Publié par ruine sur avril 3, 2008

Chateau de Lagarde

Chateau de Lagarde

Grandeur et décadence sur un monticule au-dessus d’un village très calme. A Lagarde tout s’est endormi pour longtemps. A l’exception de ce vieil ingénieur un peu  fou qui découpait des DS. Dans son jardin sommeillaient plusieurs sculptures roulantes, les Citroën transformées en coupés multicolores attendaient leurs clients bataves.
Depuis la place du village un grand pan incliné monte au château, il donne l’accès à la première terrasse, une grande grille soudée par la végétation empêche toute entrée de ce côté, pourtant un vieux panneau fait bien état de visites régulières, mais il y a bien longtemps que le guide a disparu.
A 10 km au sud de Mirepoix, Lagarde se trouve dans un pays de plaine sans vraies défenses naturelles, ainsi se justifient les puissants dispositifs développés jusqu’au XVIIe : fossés maçonnés, bastions enterrés et courtines élevées. Les ruines sont parfaitement visibles, elles impressionnent toujours. Au XVIIIe, époque de la splendeur des Lévis Mirepoix, Lagarde est un somptueux palais. Jardins à la française dans les fossés, les bastions deviennent des socles pour des statues gigantesques, le couronnement des tours est orné de balustres, d’élégants parapets bordent les plateformes. L’abandon par la famille, la révolution et la bande noire, transforment la magnificence en entrepôt puis en ruines avec délitement progressif.
La promenade dans les ruines est à vos risques et péril et certainement interdite, néanmoins il est difficile de résister à la transgression devant un tel monument. Le meilleur conseil pour la visite sera de flâner, un œil vers les cîmes pour prévenir toute chute de pierre et un second dans le taillis pour ne pas choir dans une cavité secrète. Le plan est simple, il reprend celui d’un fort de plaine : un quadrilatère cerné de tours, entouré de fossés pour la partie du XIVe. Une seconde ligne de défense est construite au début du XVIIe, c’est du brutal, nouvelle enceinte bastionnée apte à supporter de l’artillerie lourde.
Votre accès au site se fait par les champs, derrière le village, il faut franchir quelques clôtures, affronter un troupeau de génisses, descendre dans les fossés encombrés d’une végétation luxuriante voire envahissante. Vous tomberez d’abord sur une vaste salle semi-enterrée, 55 m de long sur 7 de large, elle fait partie des constructions ultérieures et devait servir d’écuries ouvrant dans le fossé. Profitez du stade inférieur pour visitez les bastions circulaires, les quatre sont identiques, en parfait état, ils comportent deux niveaux dont les voûtes circulaires reposent sur une pile centrale, ambiance bunker sous les ruines romantiques.
Avertissement pour les plus courageux en treillis, au terme d’une expédition commando, ils auront le loisir de voir l’escarpe et la contrescarpe maçonnées en bel appareil jointif. De retour à la surface, et surtout moins oppressant, dans la basse-cour la perspective est plus dégagée, tout est un peu déchiqueté mais des détails de modénatures et de constructions attestent des splendeurs d’antan. Henri-Paul ne ment pas lorsqu’il évoque Hubert Robert en contemplant cette harmonie ruino-agreste. La plus belle pièce de l’ensemble néo-médiéval est sans conteste la tour d’escalier du XVIe, du plein gothique flamboyant. Les restes sont éloquents : la frise de corbeaux au sommet et surtout la très belle voûte en étoile à clé centrale. Une rareté à ne pas louper lorsque vous irez sous la tour porche, deux bancs de pierre (coussièges) se faisant face sous la voûte, que tu surveilles car elle finira bien par tomber. Pour la suite, il suffit de se baisser pour regarder tout ce qui jonche le sol, fragments de sculptures, pierres taillées, quand les broussailles et les ronces vous laissent les entrevoir. R.C

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Montségur 1998 France (Cathares)

Publié par ruine sur avril 3, 2008

Château de Montségur

Le Bûcher de 1244 signifie la fin des cathares avec la réduction de 205 martyrs. Sa pincée de légende savamment entretenue contribue largement à entretenir le mythe ainsi que la popularité du site. Avant les 3/4 d’heure d’ascension l’arrêt au calvaire commémoratif du drame est quasi imposé, le sentier passe au milieu du pré aux suppliciés. La montée paraît moins pénible à ceux dont l’imagination fertile ouvre l’image de ces journées de 1244, quand hommes, femmes et enfants descendent pour la dernière fois ce sentier, dans une forme toute relative, ils viennent de supporter un long siège. Vous remarquerez que les guides alors, qu’ils évoquent Montségur, s’étendent plus volontiers sur le massacre que sur le château lui-même. En effet, l’effort de la marche d’approche sera plus récompensé par la vue panoramique des alentours que par la construction du nid d’aigle bien postérieure au drame du 16 mars. Les châteaux cathares que tu visites aujourd’hui sont stylistiquement éloignés de ceux que les Parfaits squattaient, imagine plutôt des bâtiments de bois et de pierres.
Après la croisade, les Français réinvestirent les lieux en les adaptant ou en les reconstruisant comme ici ou encore à Puilaurens. L’ordre religieux rétabli, le roi put asseoir son hégémonie sur la région et récupérer toutes ces places fortes pour se défendre des atermoiements aragonais. Cette dernière battue sanglante contre les Albigeois se déroulait sous le règne du bon Saint Louis, sainteté qu’il s’était attribuée. Perché à plus de 1200 m le pog s’apperçoit à des kilomètres à la ronde, sous la neige, dans la brume, en plein soleil, toujours impressionnant et indissociable de son histoire. Parvenu au sommet, tu as le choix de t’élever sur la muraille avec une vision verticale sur le village de Montségur, une ancienne bastide, qui serpente sur le coteau, ou bien faire le tour qui te renseigne sur l’austérité de la construction. L’enceinte épouse la sommité du piton, logis et communs, certainement en bois s’appuyaient sur la muraille, il subsiste les percements pour les madriers. Dans le donjon, la salle basse voûtée percée de meurtrières est accessible par un escalier à vis, à l’étage la salle seigneuriale bénéficie d’une cheminée, luxe insensé… Dernier équipement, la citerne coincée entre la salle basse et le mur extérieur du donjon. Voilà c’est tout, pour ce tour du mythe. Le plus connu des châteaux cathares n’est sûrement pas le plus intéressant d’un point de vue architectural, ce faisant sa légende et sa position lui rendent bien sa notoriété. Nombre d’écrits relatent dans le menu l’épopée de Montségur et des Cathares, la bravoure de Raymond de Pereilhe, la vie pendant le siège et la fin triste de tous ces hérétiques qui se jettent un à un dans le brasier plutôt que d’abjurer leur foi. R.C

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Rennes le Château 1995-98 France (Cathares)

Publié par ruine sur avril 3, 2008

Rennes le Château

Rennes le Château

“Fouilles interdites sur tout le territoire de la commune”, premier avertissement juste en dessous du panneau de la localité. Bienvenue à oldkitschland, depuis 1891 le château n’est plus la star sur la colline lorsque que l’abbé Saunière, enrichi miraculeusement, s’est fait construire son mini Hearst Castle. Histoire bizarre de ce petit curé qui soudain devenu riche à millions voulut ressembler aux plus vaniteux. Alors ça ressemble à une villa en meulière, émaillée d’accessoires 1900, tuiles vernissées colorées, ferronneries vaguement végétal et une décoration intérieure bien chargée. Le jardin paysager qui l’entoure est bordé vers la vallée par une galerie couverte qui reliait l’orangerie à un petit édifice mignard dans le style néo-gothique anglais, la tour Magdalena servant de bibliothèque. Ajoutons à tout cela le train de vie de l’abbé, digne d’un poussah levantin : bonne chère, réception, voyage, mais apparemment Bérenger Saunière n’a jamais rompu son vœux de chasteté, pourtant il aurait fait de sa bâbette “la jolie marie Denarnaud” sa légataire.
Cette dernière, victime d’une attaque cardiaque, n’a pas eu le temps de révéler le fameux secret. Tout le monde s’interroge sur l’origine de ces millions qui alimentèrent les fredaines du bonhomme, l’affaire aurait pu être close, hélas depuis 50 ans des malins soutiennent la thèse d’un autre trésor, encore plus considérable, que l’abbé n’aurait pas dépensé. Ainsi, certains matins les paroissiens retrouvèrent le dallage de leur église sans dessus dessous, le sous sol de la tour Magdalena labouré, il demeure aux quatre coins des fondrières de “poilus”. Un peu partout dans la commune : du vieux château, jusqu’au cimetière, rien n’a été épargné. Imagine ce minuscule patelin qui compte aujourd’hui à peine 100 pékins, recevant chaque année la visite de 40 000 touristes. Il comptait 300 âmes à la fin du XIXe et certainement beaucoup plus en 1210 lorsque Simon de Montfort arrive dans le Razès, enfin beaucoup plus quand la cité s’appelait Rhédae sous la dominance des Wisigoths.

Voilà le résumé des composants de cette intrigue, je vous laisse à vos supputations, pour les plus extravagantes lisez Gérard de Sède qui ajoute les Templiers au mix, enfin Dan Brown qui soutient la thèse de la descendance du christ, de quoi gamberger durant les 5 km de mauvaise route qui sépare le sommet de la D 613.

Entre 95 et 98 rien n’a changé là-haut, toujours cette ambiance d’après-guerre où tout s’est arrêté, l’état moyen du domaine Saunière et sa muséographie de catéchèse amplifient le pipotage de la véritable histoire.
Il y avait deux châteaux, un seul survit, dans un état pitoyable et de surcroît totalement inaccessible. Tu peux stationner au pied de la muraille sur une terrasse qui s’ouvre sur la vallée, des ruines se dressent, encerclées de murs et de lierre. Vraisemblablement, il existait une construction wisigothique au Ve, des salles en soubassement seraient encore visibles. Les restes du jour datent pour les plus anciens du XIIIe, et le logis des XVI et XVIIe, à l’extérieur rien de passionnant, ça fleure la déliquescence. Une famille s’est illustrée ici, les Hautpoul, la dernière descendante s’éteint en 1820 après avoir vendu la propriété, Saunière se fera gauler en pleine nuit en train de fouiller sa tombe… R.C

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Coustaussa 1995 France (Cathares)

Publié par ruine sur avril 3, 2008

chateau de Coustausssa

C’est ici que le trésor des cathares aurait été dissimulé, au fond d’une tour sous deux mètres de terre. Les carottes sont cuites à Montségur en mars 44, partis avant l’aube du pog, ils ont chevauché toute la journée, imagine seulement trois ou quatre types, sur leurs canassons suivis de deux bourricots chargés de grosses besaces replètes, en cuir brun. La lumière s’estompe quand ils voient se détacher de l’abrupte pente la silhouette de Coustaussa, ce soir ils dormiront à l’abri. Relativement, car depuis plus de 23 ans la forteresse est inféodée aux croisées, impossible de révéler le contenu des précieuses sacoches rebondies, ils craignent aussi pour leurs vies, les routes ne sont pas sûres. Peut-être les suit-on ? Les besaces ne repartiront pas, les Bons Hommes auront juste le temps de les enfouir et de repartir rapidement vers Arqueset non vers Rennes. Pourquoi monter à Redhae, une vieille tante ou un parfait à visiter, personne ne le sait, après leurs traces s’effacent ? En 1885, Béranger Saunière est nommé abbé de la petite paroisse, il entreprend des travaux dans l’église et découvre dans un pilier du maître autel des parchemins.
A partir de là tout part en vrille, mystères, intrigues, vrai pipeau, faux vrai, vrai réel, tout est possible à Rennes le Château. J’en parle plus loin. A Coustaussa les secrets demeurent aussi, en 1897 le curé de la paroisse est assassiné dans son presbytère, jamais les enquêteurs ne mettront la main sur le tueur de l’abbé Maurice Gélis. Ensuite, qui a informé Saunière de la cache du trésor ? 80 patates… qui auraient constituées son fond de commerce, sans oublier les documents top secret sur la généalogie du christ ! C’est chaud, la fin du XIXe dans la vallée, pourtant depuis 1211 tout était calme. Simon de Montfort était devenu le maître des lieux, après un premier siège en 1210 et le second, consécutif à un dernier sursaut cathare en 11. Accrochées au flanc de la montagne, les ruines sont impressionnantes, surtout en soleil rasant, l’approche est facile, le château est posé à cheval sur une barre rocheuse qui porte aussi le village. Les hautes murailles de la masse d’habitation sont encore debout, sur une terrasse. A noter les deux particularités : les restes d’un beau soubassement d’une échauguette sur l’un des angles de la bâtisse principale, et dans son prolongement un ouvrage en saillie, comme caparaçonné, aux trois pans inclinés, percé de deux ouvertures, il semble faire office de contrefort. L’intérieur est une coquille vide sur trois niveaux, la construction est bien postérieure à l’époque de la croisade. Je n’ai pas trouvé d’informations sur sa démolition. L’abandon ou la Révolution, au XVIIe Coustaussa n’était pas en première ligne de la barrière pyrénéenne, il ne présente plus d’intérêt stratégique, en avait-t’il eu un d’ailleurs ? L’allure du site avec ses grandes ouvertures, sa hauteur de construction et sa terrasse, laisse imaginer un usage résidentiel, il ne s’agit plus d’un fort de montagne. R.C

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Roquefixade 1995 France (Ariège)

Publié par ruine sur mars 30, 2008

Roquefixade

A vol d’oiseau c’est à 10 km de Montségur, par la route, prends la direction de Foix, après Lavelanet sur la 177 vers le nord. C’est aussi le nom de cette ancienne bastide, étendue sous sa barre rocheuse face à la chaîne des Pyrénées, si calme avec son château sur son éperon. La place du village bordée de platanes, où tu laisses ta caisse sereine, en redescendant du pog je voulais m’installer ici, trop beau, trop de plénitude. A ceux et celles, apaisés par la platitude de la mer, la délicate douceur de Roquefixade devrait les réconcilier avec les pics et les vallées. Si vous aimez le sport, plusieurs voies d’escalade sont ouvertes pour parvenir au sommet sans passer par le chemin.
De la construction et de l’histoire aucune information, même Henri-Paul brode pas mal. Histoire d’un site résumée en deux dates, la fin du XIIIe à Richelieu au XVIIe. Simon de Montfort passe à côté, partagé entre les comtes de Foix et de Toulouse, Roquefixade n’a abrité que quelques Parfaits errants, propriété de la famille Villemur, il revient à la couronne après la croisade.
nous un peu sur ces pauvres ruines ouvertes au vent et aux moutons, depuis le Chemin des Parfaits l’accès paraît inaccessible, benoitement tu suis le sentier qui longe et contourne la falaise avant d’arriver dans une grande prairie qui monte vers la crête. C’est le meilleur endroit pour admirer la célèbre arche qui enjambe une faille dans le rocher et supporte la courtine. En haut sur le plateau, une vaste basse-cour insoupçonnable depuis la vallée t’attend, jonchée de pierres et de crottes de bique, tu peux quand même te poser dans l’herbe en contemplant le petit château sur son rocher. Pas mal de touristes pour un site oublié, la veille nous étions à Peyrepertuse, ça grouillait, j’y avais appris que Chirac venait d’être élu président, des types en CX genre parvenus exposaient leur allégresse.
Que reste-t’il ? Un châtelet d’entrée avec deux portes formant une souricière, un grand pan de mur supporté par l’arche avec ses deux ouvertures sans leurs encadrements, d’autres portions de muraille à l’aplomb de la falaise délimitaient une petite enceinte. Les démolisseurs ont bien travaillé, contraints, rémunérés et habilités à la récupération des matériaux pour leurs biens propres, maintes habitations de la bastide s’en parent. Encore une belle occasion de stagner là ; partir à la recherche des pierres séculaires sur les façades. R.C.

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Puivert 1998 France (Corbières)

Publié par ruine sur mars 22, 2008

Puivert Corbières

Pour une fois, dans ce pays de montagnes, vous n’aurez pas de marche fastidieuse pour accéder au lieu, idéal pour la promenade dominicale digestive. Après Quillan (env. 15 km) sur la 117, un peu avant le village une route monte tranquillement à flanc de coteau, elle vous amène au pied de la muraille, facile. Dans le temps, les gros paresseux passaient sous la tour porche avec leur véhicule, roulaient sur la grande esplanade (80 x 50 m), d’où ils pouvaient contempler l’imposant donjon culminant à 40 m. Ce qui signifiait aussi que tu rentrais comme dans un moulin; aujourd’hui c’est fini. Posé à cheval, sur une barre rocheuse coupée par un fossé artificiel, le château s’étend longuement, donnant l’impression d’un site imposant, la courtine qui épouse les bords du promontoire lui confère encore plus de solennité. Passé la tour d’entrée, tu découvres cette vaste basse-cour dominée par la masse de pierre du gros donjon carré, le mur d’enceinte limite ton champ visuel, rien d’autre à part deux tours, l’une ronde, l’autre carrée, c’est tout. En accédant à l’intérieur du donjon par l’arrière, tu découvriras un enchevêtrement de ruines qui contraste avec le dénuement de la première partie. Des murets, de la courtine effondrée, des bases de tours, voici l’inventaire des vestiges du château primitif qu’un compagnon de Montfort a conquis en trois jours, en 1210. La légende dit que les assiégés se seraient enfuis par un souterrain, un guide en fait encore état à la fin du XIXe. Dans la grosse tour, quatre niveaux voûtés : un cellier à demi enterré, une salle de garde au premier, au second la chapelle équipée d’un lavabo dans une niche décorée d’arabesques gothiques, au troisième une salle pour noces et banquets richement décorée, principalement les chapiteaux, certains représentant des troubadours. Hormis quelques baies géminées polylobées qui égaient l’austère façade, l’ensemble est plutôt morne.
Apparemment la défense du donjon s’effectuait par son couronnement, une disposition surprenante pour une construction du XIVe, l’absence de système défensif sophistiqué. Pourtant le site possédait un intérêt stratégique de ce côté des Pyrénées, comme ses voisins : Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens ; ce qui leur valut d’être longtemps entretenus par la couronne et épargnés par Richelieu. 1210 fut le seul haut fait guerrier à Puivert, les seigneurs de Bruyères inféodés aux rois de France y coulent des jours paisibles et le château plonge lentement dans l’oubli. Un jour de 1279, ils seront bien aises sur leur promontoire, quand le lac, en contrebas, s’est brutalement vidé, emportant sur son passage toutes habitations et ruinant le ville de Mirepoix à 30 km de là. Depuis la terrasse du donjon tu peux imaginer les rives et surtout la belle plaine parfaitement plate matérialisant l’étendue de la pièce d’eau. R.C.

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Quéribus 1998 france (Corbières)

Publié par ruine sur mars 22, 2008

Quéribus France

Le seul château Cathare visible depuis la mer. Le site est ancien, ce que nous visitons aujourd’hui a été largement remanié jusqu’au XVIe. Quéribus aurait été le dernier bastion cathare en 1255, il y aurait eu une dernière bagarre au pied de la butte, les grandes défaites hérétiques étaient loin : 1210 à Termes et 1244 à Montségur où les cendres étaient bien refroidies. Ultimes résistants cathares, ces gars de la trempe de Bélibaste étaient les derniers Parfaits à sillonner les montagnes des Corbières et les contreforts de l’Aragon. A demi bergers, souvent routiers, vrais opportunistes, ils vivaient aux crochets de paysans vaguement acquis à leur cause et de nobles prêts à les accueillir dans leur maison.
Le site est un rocher isolé de la montagne sur laquelle il prend naissance, il s’agit d’une grosse tour avec des rangs successifs de murs et de murets. L’accès prend 20 minutes sur un sentier escarpé qui se termine en serpente raide jusqu’au seuil de la porte, dans la caillasse en plein soleil… L’étroite basse-cour parsemée de ruines de casernement est écrasée par la masse de la tour maîtresse. Assez rapidement, tu pénètres à l’intérieur
à la recherche de cette magnifique salle du XIIIe dont la voûte rayonnante repose sur une pile centrale, c’est haut, le plancher a évidemment disparu, l’ensemble est éclairé par une large et haute fenêtre à meneaux. Les touristes affectionnent Quéribus ; pas loin de la mer pour les jours pluvieux, ça occupe les mômes, visible de loin, présence dans tous les guides touristiques du Roussillon. L’ensemble est en très bon état, le site n’a été abandonné qu’à la fin du XVIIe, de plus il a été restauré à maintes reprises (une grue a trônée là-haut pendant plus de 10 ans), l’accès est aisé même si c’est un peu ardu à la fin, heureusement il y a une buvette à côté du parking dimensionné comme celui d’un parc national américain. R.C.

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Castel Sabarda 1998 France (Corbières)

Publié par ruine sur mars 22, 2008

Castel Sabarda Corbières

Il se trouve des jours et des régions propices aux records, le 12 juillet 98 nous avons visité 10 châteaux. Pour la France, cette journée fut aussi mémorable car son équipe de foot gagnait sa première coupe du monde. Inutile de vous préciser que lorsque Zidane marquait son premier but je tâtais encore de la pierre chauffée par le soleil.
Ironie du sort, je vais parler d’un lieu dans lequel je n’ai pas pénétré. Une ruine belle de loin, toujours digne d’intérêt quand tu t’approches, puis une fois au pied où à l’intérieur du site il ne subsiste vraiment rien d’autre que ces trois ou quatre murs de dentelle. Sa quête est bien souvent l’attrait principal d’une ruine.
L’endroit ne manque pas d’ambiance, il n’y a pas moins de trois châteaux pour défendre Saint-Paul-de-Fenouillet, sachant qu’ils se défendaient mutuellement. Le village se situe en plein Fenouillède : depuis Caudiès emprunte la départementale 9, isolé Sabarda se dresse seul sur un piton.
Ces châteaux pris à l’ennemi sont revenus dans le giron français sans que la couronne ne les transforme en de superbes forts adaptés à l’artillerie naissante, comme la plupart des voisins. La ruine doit être proche à la fin du XIIIe, aujourd’hui elle demeure toujours impressionnante au bord de ses ravins.
La première fondation daterait du Xe siècle avec des remaniements au XIe. R.C.

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Opoul 1995 France (Corbières)

Publié par ruine sur mars 14, 2008

Site d’Opoul

Lieu habité depuis longtemps, ce vaste plateau désertique de 6 ha surplombe de 50 m l’aride vignoble des Corbières. Au loin, c’est Leucate et la mer. L’occupation Romaine est attestée, vers 1100 il est cité comme château, 1246 renaissance du site, qui avec les Aragonais, devient une véritable citadelle. Un mur d’enceinte borde le périmètre des falaises, le château est implanté sur un petit promontoire côté est, le village est au nord. La vie est plutôt rude sur le plateau, absence d’eau, la roche affleure, le vent assèche tout. Le lieu passe aux mains des Français, il fait partie de la ligne de défense française : Salses, Tautavel, Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse. Progressivement, les habitants s’exileront dans les patelins voisins, au XVe il ne reste plus que le fort, fin XVIe il retourne dans le giron espagnol. En 1639 sonne le glas de Salvaterra, ainsi nommé le plateau, il se rend aux troupes de Richelieu, il le fera démanteler en 1642. Impressionnantes courtines depuis le pied de la falaise, l’intérieur serait bien frustrant s’il ne restait deux citernes taillées dans la roche, une salle voûtée, et quelques murs de logis attenants à la muraille. A l’ouest, un grand fossé isolait l’ensemble du plateau, le donjon circulaire pris dans le mur d’enceinte en défendait l’accès. Après c’est l’abandon.
Si tu souhaites passer la journée dans le coin, vas à Périllos, c’est à 2 km. Sur une colline, autour du dernier pan de mur d’une ancienne tour, stagnent les restes d’un village abandonné depuis l’après-guerre. L’été, un café y est ouvert, je me demande qui vient boire des bières par ici, à 20 mn de toutes habitations ? Autres curiosités, les grottes, dont celle de Tautavel désormais célèbre par son occupant âgé 450 000 ans.
Pour les amateurs, Opoul et les localités voisines regorgent de celliers, prompts à vous faire déguster les nectars du pays.
Terre de mystère également, avec la catastrophe du Super Constellation en janvier 63, quand 12 militaires trouvent la mort dans la carlingue du zinc qui vient de rebondir sur la colline. Un avion spécialisé dans la recherche d’épaves, en Méditerranée, équipé d’un matériel hyper sophistiqué de navigation avec 12 techniciens à son bord qui se tape une colline de 500 m, bizarre… Depuis, des types ont baptisé le site : “vallée de la mort”. R.C.

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Padern 1995 France (Corbières)

Publié par ruine sur mars 14, 2008

Chateau de Padern

Une belle ruine, presque régulière sur son rocher au-dessus du petit village de Padern. Nous ne sommes pas très loin de Termes, dans les Corbières vertes, au fond de la vallée coule le Verdouble. Tu ne peux rêver plus bucolique, à tel point que j’ai totalement oublié ma visite. Pourtant les ruines sont encore belles, un solide mur d’enceinte à l’ouest protégeait une grande basse-cour et les logis qui lui étaient attachés. Un donjon carré surplombe l’ensemble, accolée une petite tour contenant un escalier en colimaçon distribuait les étages. Le versant Est ouvre sur le vide, de ce côté la courtine est moins épaisse, elle porte encore de beaux merlons, propres à égayer la visite. Les latrines donnent aussi sur l’à pic, de l’autre côté du donjon c’est une espèce de gros mâchicoulis dont la justification laisse
perplexe.
Résumé séduisant dans une région où le soleil brille plus souvent qu’ailleurs : un ensemble photogénique, avec quelques détails intrigants, un accès aisé, sans oublier la perspective spectaculaire sur les Corbières.
Le château est mentionné pour la première fois au XIe, quand le site appartient à l’abbaye de Lagrasse, les seigneurs de Termes le revendiquent également. Pendant la croisade les deux parties se l’arrachent, les moines le récupèrent à la fin du XIIIe. Il change de mains en 1579, s’ensuit une campagne de reconstruction, au début du XVIIIe l’abbaye le possède à nouveau. La ruine devrait dater de la révolution quand les ecclésiastiques se sont retrouvés sur la paille.
Pour aller à Padern : quittez la D117 à Maury, vers Cucugnan, puis prendre la D14, vous passerez au pied de Quéribus. R.C.

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Aguilar 1982-95 France (Corbières)

Publié par ruine sur mars 14, 2008

château d’Aguilar

Conforme à chacun de mes passages, séduisant au loin avec ses sillons de vignes convergeant vers la muraille, si décevant à l’arrivé au pied du site. J’effectuais ici ma première visite d’un château “Cathare”, en 82. La grande différence entre hier et aujourd’hui, c’est l’entrée devenue payante. Certaines parties ont été déblayées de leurs ronces et bénéficient de l’inévitable signalétique en plexibois. A 320 m d’altitude, il domine une large vallée viticole des Corbières sèches, le village le plus proche est Tuchan. En 1210 Aguilar appartient à Raymond de Termes quand il le perd avec toutes ses terres au terme du siège épique de son château de Termes. Raymond termine sa vie dans un cachot et ses deux fils passent en Aragon. En 1240, Olivier l’aîné, revient pour prendre part au dernier baroud contre Saint Louis, la lutte est vite inégale, il se rend et prend part en 1246 aux dernières croisades d’orient. Preux et valeureux, il s’illustre dans des batailles, à tel point qu’en 1250 il récupère Aguilar. Olivier de Termes est un vrai aventurier, il ira 5 fois en Terre Sainte et y terminera sa vie en 1275. Aguilar est le cadet de ses soucis, d’ailleurs il le revend au roi en 1260, c’est à cette époque que les grands travaux sont entrepris. La colline est sur la première ligne de défense des Pyrénées, en face il y a l’Aragon. Une belle histoire pour un lieu qui n’en a pas beaucoup. Hormis une razzia espagnole et quelques escarmouches à la fin du XVIe, qui ruinèrent la construction, voilà la vie palpitante du site, Olivier y a t’il seulement mis les pieds ?
La ruine entamée depuis plus de 350 ans ne recèle pas de détails architecturaux ou militaires croustillants. Seulement, les tours ouvertes à la gorge de la grande enceinte qui datent de la seconde campagne de reconstruction, fin XIIIe, une disposition avant-gardiste reprise à Puilaurens et Peyrepertuse. Enfin, la chapelle romane à l’extérieur de l’enceinte sur un petit promontoire, elle paraît en très bon état comparée au reste du tas de ruines. A peine si tu distingues une citerne et les traces du premier château du XIIe, avec son donjon et son appareil grossier. J’y suis passé au moins trois fois, sans doute le souvenir de son allure et de son empreinte lointaine dans ce paysage aride ne me lasse pas. Passez sûrement mais ne pénétrez pas forcément. R.C.

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